J’ai rencontré une vieille âme. Je rencontre des histoires d’habitude. Peut-être une simple intuition qu’elle aurait quelque chose à m’apprendre. Parce qu’au-delà d’être, c’est dans le processus de l’expérience qu’Annie Duchesne, directrice générale Chartwell Jardins Laviolette, se révèle à son plein potentiel.
Être une gestionnaire ou être une entrepreneure, même combat. On devient touche-à-tout au bénéfice du profit. Je comprends que l’emploi du mot « profit » puisse vous faire sourciller. Une résidence, ce sont des humains, nos humains. Annie en est parfaitement consciente. C’est sa quête de trouver ce qui est profitable à l’humain. Et l’humanité, c’est ce qu’elle gère le mieux depuis fort longtemps. À 15 ans, Annie imaginait sa réussite sur une ferme entourée de 64 enfants. À 19, deux enfants plus tard, pas d’études, pas de carrière, elle réalise que sa situation ne définirait pas ce qu’elle serait. Se placer en victime n’était pas envisageable.
« J’ai toujours décidé que j’allais quelque part. »
Bien avant de se lancer dans la gestion, Annie n’était qu’une petite infirmière.
Ne vous méprenez pas sur le terme « petite ». Cela ne diminue en rien cette vocation et tous ceux et celles qui s’y emploient quotidiennement. C’est comme cela qu’elle se voyait. Elle avait pourtant travaillé sur tous les départements, développant expérience et expertise. Mais comment être soi dans un contexte syndicalisé? Comment faire sa place quand l’ordre des gens et les importances sont préétablis? Elle tente alors l’expérience du privé en milieu industriel. Annie n’est pas insatisfaite mais son choix de carrière est peu probant pour son besoin d’expansion personnelle. Elle a envie de se démarquer et d’innover. Aspirer à plus lui apparaissait simplement chose impossible dans un tel cadre.
Comme dans toute chose à entreprendre, il y a des étapes.
C’est à son arrivée au sein des résidences Chartwell Jardins Laviolette en 2013 qu’elle relève un premier défi de taille en tant que directrice des soins infirmiers. Avec l’arrivée de la loi 16, l’organisation doit revoir les normes qui la régissent et s’adapter à cette nouvelle réalité. C’est dans ce contexte de développement et de restructuration qu’Annie affiche alors son leadership. Elle supervise les ressources humaines, bâtit une équipe de professionnels, et fait valoir l’offre de services pour les résidents. Elle est dorénavant à la direction générale de la résidence pour retraités autonomes et semi-autonomes située à Trois-Rivières. Près de 400 résidents et 75 membres du personnel. Ça en fait des choses à penser et des gens à côtoyer. Plusieurs d’entre nous se sentiraient rapidement essoufflés mais pas Annie. Elle évolue librement dans cette énergie et elle prend tout, une solution à la fois. Il est certain que sa formation en gestion lui permet d’être polyvalente mais lorsqu’elle a participé au programme ‘’Leader de demain’’ offerte par Chartwell, elle y a surtout vu l’opportunité de partager sa vision et d’atteindre une plénitude professionnelle.
« Je n’aurais jamais travaillé pour une entreprise dont je ne serais pas fière.»
Depuis, tous les gestes qu’elle pose quotidiennement sont intimement liés aux valeurs qu’elle veut transmettre.
Inspirer les gens qui l’entourent à s’inspirer eux-mêmes. Cela ne peut se réaliser qu’en mettant l’autre de l’avant; faire fi du ressenti et du jugement pour créer un vivant commun et tangible. Sa ligne directrice est de s’assurer que chacun ait les outils, l’encadrement et l’écoute nécessaires. C’est aussi pour cela qu’elle s’implique auprès de sa communauté d’affaires, et ce que j’appelle, sa communauté de cœur. Annie y voit une opportunité de tisser des liens qui peuvent bénéficier à l’ensemble. Toutes ses réflexions vont en ce sens. C’est pourquoi Annie n’a eu aucune difficulté à accepter la présidence d’honneur de la prochaine édition du Relais pour la vie Trois-Rivières. Pour une 3ème année, son équipe se mobilise pour permettre à tous d’y prendre part, que ce soit à l’interne, pour la clientèle plus limitée par leur capacité motrice, ou directement lors de la tenue de l’événement. Sa vision reste inchangée. Être un employeur de choix, c’est être un modèle plus humain. C’est choisir de voir à travers les gens pour ce qu’ils apportent, bien au-delà des apparences ou des curriculums. Le savoir-être prend donc tout son sens au sein de son organisation.
Loin de moi l’idée de tomber dans des discours ésotériques, je suis une femme d’action comme Annie. Mais au final, mon intuition ne m’aura pas trompée. Si éduquer au mieux-être et au bénéfice du bien commun est la mission d’une vieille âme, alors je l’ai rencontrée. J’ai rencontré sa sensibilité. J’ai rencontré sa transparence. J’ai rencontré son histoire.